Sélectionner une page

Bonjour à toi,

Bienvenue dans Mäli Mäli, le podcast qui t'aide à comprendre le charivari de ta vie. Je suis Selma Sardouk, coach décoloniale et aussi créatrice de ce podcast.

Cet été, je t'emmène avec moi dans une expérience géniale : l'été décolonial ! Le principe est simple, à partir de cette semaine et jusqu'au 21 septembre, on se retrouvera tous les vendredis avec une invitée de choix pour discuter d'une thématique en lien avec le décolonialisme :

"Décoloniser la santé", décoloniser nos mémoires, déconiliser la sexualité, décoloniser nos bibliothèques... et bien d'autres thèmes encore. On va aborder ce thème en long, en large et en travers et dans bien des aspects de nos vies !

Pour commencer cet été décolonial, je voudrais définir rapidement le décolonialisme et rappeler pourquoi c'est un sujet d'une importance majeure.

Avant de parler de décolonialisme, je vais aborder la notion de colonialité. On entend beaucoup parler de "postcolonialisme" ou de "néocolonialisme", le fait est que la société dans laquelle nous vivons à l'échelle mondiale n'est ni post-coloniale ni néocoloniale, c'est une société coloniale. Je dis souvent que le système dans lequel nous vivons n'est qu'une adaptation homéostasique du système colonial des siècles derniers. Les guerres de décolonisations ont causé des perturbations dans le système-monde mais celui-ci s'est adapté. Les mots ont changé mais les rapports de dominations sont toujours les mêmes. Par exemple, comme le dit Nicolas Kayser-Bril dans son livre Voracisme : "on ne dit plus : "mission civilisatrice" mais "aide au développement". Si tu veux aller plus loin au sujet des systèmes et de leur fonctionnement, je t'invite à écouter l'épisode 13 de Mäli Mäli dans lequel j'aborde ce sujet plus en profondeur.

Parler de décolonialisme implique cette conscience de la colonialité du monde dans lequel on vit. De nombreux penseurs latino-américains ont théorisé cette colonialité. Notamment depuis le début des années 90 dans le réseau "Modernité, Colonialité, Décolonialité". On y parle de colonialité du pouvoir théorisé par Anibal Quijano, de colonialité du savoir, de colonialité de l'être mais aussi de colonialité du genre par exemple.

On part donc du principe que nous vivons dans un système-monde colonial et eurocentrique. L'eurocentrisme est un concept-clé pour comprendre le monde qui nous entoure. L'eurocentrisme est un paradigme, imposé dans le monde entier. Dans ce paradigme eurocentrique, on part du principe que l'Europe est le centre du monde, que les valeurs, les cultures, les traditions, la politique, l'organisation sociale qu'on trouve en Europe sont meilleures que dans les autres régions du monde, voire les seules qui méritent d'exister. On parle de paradigme eurocentrique car c'est de là qu'il vient mais il a été imposé dans le monde entier de par la colonisation et la globalisation et l'hégémonie états-unienne dans le système-monde.

Bon tu as compris, nous vivons dans un système-monde colonial et avons besoin de décoloniser le pouvoir, le savoir, nos esprits, le genre, etc...

Le décolonialisme c'est tout simplement le fait de "penser et de faire" de façon décoloniale, c'est à dire en prenant conscience de la colonialité mais aussi en se décentrant du paradigme eurocentrique. Décoloniser, c'est aussi décapitaliser et dépatriarcaliser car en étudiant la matrice coloniale du pouvoir élaborée par Quijano, on se rend bien compte à quel point tout est lié.

Je tiens à préciser la portée politique du décolonialisme. Le monde dans lequel on vit est tellement emprunt de colonialité que même le concept de décolonialisme a été récupéré et dépolitisé. On ne l'utilise pas pour faire joli et c'est important de garder ça à l'esprit. Être dans une posture décoloniale c'est éminemment politique, c'est prendre en contre-pied le système dans lequel on vit, c'est aussi rêver et agir concrètement pour aller vers le système qu'on veut.

Poka Laenui, activiste décolonial hawaiien, a théorisé un processus de décolonisation dont la première étape est la redécouverte de nos vies avec ce prisme de la colonialité afin d'accepter et d'entamer un processus de guérison.

Je t'invite alors à redécouvrir avec moi la colonialité et la décolonialité à travers 12 conversations avec 12 femmes extraordinaires. Chaque vendredi, une nouvelle thématique sera abordée. Et en plus de ça, je te propose un atelier qui s'appelle Décoloniser ton état d'esprit" dans lequel je t'accompagne dans le processus de décolonisation.

Si tu as déjà appris des choses dans cet épisode, je t'invite à le partager autour de toi et à t'abonner pour ne pas perdre une miette de l'été décolonial.

A très vite !

Lorsqu’elle est chez elle, elle n’a absolument pas le temps de penser à elle ou d’apprendre à se connaître.

Elle se doit dêtre en enpermance à l’affut de chaque geste ou propos de chaque homme de sa famille.

Il y a celles qui disent oui et celles qui disent non, mais celles qui disent oui vont deserter le front…

Bonjour à toi, bienvenue dans Mäli Mäli, le podcast qui t’aide à comprendre le charivari de ta vie. Je m’appelle Selma Sardouk, je suis coach certifié et praticienne en thérapie brève. J’aide les femmes à prendre leur place, s’affirmer et à se libérer des normes sociales pour vivre une vie qui leur ressemble. Dans ce 5 ème épisode, nous allons parler de l’affirmation de soi.

J’enregistre cet épisode depuis Izmir, en Turquie. Hier soir, alors que je discutais avec une amie originaire de l’est du pays, elle m’a expliqué que lorsqu’elle est à Izmir, loin de sa famille et de son environnement habituel, elle en apprend beaucoup sur elle-même.

Car elle est tellement conditionnée à anticiper et à répondre aux besoins de toute personne plus agée qu’elle et en particulier des hommes de son entourage, qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’elle aime, qui elle est réellement, ce qui l’anime…

Lorsqu’elle est chez elle, elle se doit d’anticiper les besoins des autres. Pour pouvoir faire ça, elle doit être en permanence à l’affut de chaque geste, mimique ou propos de chaque homme de sa famille. Elle n’a donc absolument pas le temps de penser à elle ou d’apprendre à se connaître.

J’ai remarqué cette même tendance en Afrique du Nord, où une grande partie des femmes sont conditionnées à répondre en priorité aux besoins des autres.

Ce conditionnement est tellement ancré dans nos cultures depuis des générations et des générations qu’il est difficile de s’en défaire car on hérite de la croyance qu’on ne peut exister qu’en étant au service des autres.

Alors comment être soi-même quand dans l’inconscient collectif, notre unique place est d’être au service des autres ?

Pour répondre à cette question, je vais dans un premier temps définir ce que j’entends par affirmation de soi et je te donnerai ensuite quelques pistes pour que tu puisses apprendre à t’affirmer. S »affirmer c’est la clé pour vivre pleinement sa vie et s’épanouir.

Pour pouvoir agir de manière affirmée et donc oser prendre sa place, il est important de comprendre comment on devient une personne affirmée mais surtout ce qu’est une personne affirmée.

Alors l’affirmation de soi, qu’est-ce que c’est ?

On peut décrire l’affirmation de soi comme la capacité à oser prendre sa place en société.

Et ça repose sur 3 piliers :

  • 1/ Assumer qui on est peu importe les jugements. Une personne affirmée assume ses qualités mais aussi ses défauts, sa façon de penser et sa façon d’exprimer ce qu’elle pense.
  • 2/ Exprimer sa vérité, j’entends par là ses émotions, ses opinions et ses droits.
  • 3/ Et enfin, agir de manière affirmée, c’est savoir exposer le tout de manière appropriée. C’est à dire dans le respect de soi-même et dans le respect des autres.

Je me suis rendue compte en discutant avec mes clientes qu’elles appréhendent parfois de s’imposer car elle ont quelques idées reçues au sujet de l’affirmation de soi.

Il faut dire qu’en France, la référence en qui concerne l’affirmation de soi est souvent celle du « requin » : un homme blanc, qui a réussi dans sa vie en se montrant arriviste et qui agit en ne pensant qu’à ses intérêts. On dit d’ailleurs souvent des femmes qui ont une belle carrière professionnelle qu’elles agissent comme des hommes. Cependant, agir en ne pensant qu’à soi c’est à l’opposé de ce qu’est l’affirmation de soi.

De plus, lorsqu’une femme, qui plus est racisée tente de s’affirmer, on lui rétorque tout de suite qu’elle est agressive, hystérique ou bien qu’elle ne devrait pas s’exprimer de cette façon là car elle déssert completement la cause qu’elle défend.

On va donc avoir tendance à être complètement passive, et à faire passer les autres avant soi ou à l’opposé à de s’imposer au détriment des autres. 

C’est ce qu’on appelle des comportements non affirmés. 

Les personnes qui agissent de manière non affirmée sont soit

  1. agressives : exprimer ses émotions, ses pensées de façon inapropriée et faire respecter ses droits aux détriment de ceux des autres. Il y a là une intention insconsciente de dominer l’autre comme dans mon exemple du « requin »
  2. manipulatrices : faire respecter ses droits au détriments de ceux des autres et en étant malhonnête sur ce qu’on pense et ressent
  3. ou alors elle sont soumises : être dans la soumission, cela veut dire prendre en compte les besoins et les droits des autres, respecter les opinions et les émotions des autres au détriments de ses propres besoins, opinions et droits.
La première question que j’ai à te poser c’est : agis-tu plutôt de manière affirmée, agressive, manipulatrice ou soumise ?

On peut agir d’une certaine manière dans un contexte et d’une manière totalement différente dans un autre contexte. Et c’est important de savoir avec qui tu agis de quelle manière. Tu l’as bien compris, la clé pour apprendre à s’affirmer est de se considérer comme étant l’égale des autres. Une personne affirmée a conscience qu’elle n’est plus un simple pion sur l’échiquier et qu’elle n’est plus obligée de suivre les règles imposées par la société ou par son entourage. En écoutant ses besoins, de ses valeurs et de ses limites mais aussi ses émotions elle peut renforcer son estime d’elle même et son intégrité sans se sentir coupable.

La bonne nouvelle, c’est que l’affirmation de soi est une compétence qui s’apprend. Et pour cela, je te propose deux petits exercices :

1/ Fais la liste de toutes les situations où tu sens que tu n’es pas respectée. Cela peut-être par exemple lorsqu’un serveur se trompe dans ta commande au restaurant, lorsque ta mère t’impose un choix de vie qui ne te convient pas, lorsque quelqu’un passe devant toi dans la queue d’un supermarché, lorsqu’on te fait comprendre que ta place est dans la cuisine, et classe les de la situation la plus inconfortable à la situation moins inconfortable.

Comme je le dis souvent, on ne fais pas le grand écart sans s’échauffer!

2/ Je te propose donc de prendre les 3 situations les moins inconfortable et de t’entraîner à t’affirmer la prochaine fois que tu y feras face. Et petit à petit, tu verras que tu pourras affronter des situations qui aujourd’hui te semblent extrêmement inconfortables.

Si tu veux aller plus loin sur le sujet de l’affirmation de soi, je t’invite à télécharger mon atelier offert « Apprendre à s’affirmer », le lien est dans la barre d’info. Toi aussi rejoins le maquis, indivisible, incorruptible.

Merci à toi d’avoir écouter ce cinquième épisode de Mäli Mäli, pense à le partager autour de toi et à t’abonner sur ta plateforme de podcast préférée pour écouter le prochain épisode dès sa sortie.

A très vite dans Mäli Mäli