
Bonjour à toi,
Bienvenue dans Mäli Mäli, le podcast qui t’aide à comprendre le charivari de ta vie. Je m’appelle Selma Sardouk, je suis coach certifiée et j’aide les femmes racisées à prendre leur place, s’affirmer et à se libérer des normes sociales pour vivre une vie qui leur ressemble.
Lorsque je parle de mon travail et de la mission que je me suis donnée, je ne peux pas m’empecher de parler de la façon dont le système dans lequel nous évoluons influe sur nous. On me demande donc souvent « mais c’est quoi le système ».
Dans ce 13ème épisode, nous allons parler de l’approche systémique. C’est quoi un système ? Comment ça influe sur nous ? Comment est-ce qu’on peut déjouer le système ? Je vais tenter de répondre à toutes ces questions. Mais avant tout, je vais te raconter une petite histoire.


1/ Histoire des singes
Imagine une pièce où sont enfermés 5 singes, au plafond de cette pièce est accorchée une banane et sous cette banane un marche-pied qui permet de pouvoir l’attraper. Cette pièce est doté d’un système qui fait couler de l’eau glacée par le plafond dès que quelqu’un monte sur le marche-pied.
Le groupe de singe intègre assez vite qu’il ne faut pas monter sur le marche-pied sous peine de se retrouver trempé. Quelque temps plus tard, un des singe ayant vécu l’expérience est remplacé par un nouveau qui tente de monter sur le marche-pied pour attraper la banane
Les 4 singes lui tombent dessus et l’agressent violemment. Un second singe est ensuite remplacé, il essaie lui aussi de monter sur le marche pied pour attraper la banane mais tous les autres lui tapent dessus, y compris celui qui n’avait pas subi les douches froides.
Un troisième singe est remplacé… et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il n’y ait que des singes qui n’avait pas vécu l’expérience initiale des douches froides. Néanmoins la regle tacite « il ne faut pas monter sur le marche pied » était integrée par tous, et quiconque tentait d’y déroger se voyait sévèrement puni.
Bref, c’est ça un système. Et il y a des systèmes partout, une famille c’est un système, un couple c’est un système, une entreprise c’est un système et plus globalement, un pays, une société, c’est aussi u système et le monde est un système !
2/ Définition d’un système / Principes & fondamentaux (avec exemples sociétaux)
Selon l’approche de Palo Alto, un système c’est :
Un système est un ensemble d’éléments en interaction, tel que la modification d’un seul de ces éléments entraîne la modification des autres.
1. totalité : 1+1 =3, le système est plus grand que la somme des composantes du système.
Composantes du système : genres différents, races sociologiques, classes cociales (différents groupes sociaux) ⇒ les groupes sociaux sont des sous-systèmes qui ont eux même des sous systèmes.
2. circularité : dans l’approche systémique, on sort de la causalité linéaire, on ne s’attarde pas sur le pourquoi pour se concentrer sur un modèle circulaire basé sur le comment « comment ça fonctionne ? comment on peut changer ça ? » on parle d’agir en connaissance de conséquences plutot que d’agir en connaissance de causes.


3. rétroaction : il y a dans tout système des perturbations. Le système répond aux perturbations par des rétroactions afin de se rééquilibrer. Il y a des rétroactions négatives, qui préservent le système et des rétroactions positives qui cassent l’inertie pour le faire évoluer vers un nouvel équilibre.
Exemple : une minorité qui reclame un droit, c’est une perturbation, si la rétroaction est negative, l’ordre établi va se maintenir même si la minorité a dans les faits obtenu un début de gain de cause (rapport dominant/dominé reste) si la rétroaction est positive, un nouvel équilibre se met en place, les rapports changent.
Representation des differentes races humaines (blanche, jaune, noire et rouge). In « La geographie par l’image et la carte », 1937. ©Lee/Leemage
4. homeostasie : Le système s’auto-équilibre, chaque composante du système va jouer exactement le rôle qu’elle doit jouer pour maintenir son fonctionnement, c’est ce qu’on appelle l’homeostasie.
5. interaction : toutes les composantes du système interagissent entre elles. Et qui dit interaction dit relation et communication.
6. On parle de relation complémentaires ou symétriques, les relations complémentaires sont basées sur un maximum de différences, il y a deux positions possibles : la position haute (qu’on appelle aussi supérieure) ou la position basse (qu’on appelle aussi inférieure). Une relation complémentaire peut être saine si elle est consentie par chacune des parties. Elle est pathologique si une des parties se sent dominée par l’autre. L’exemple extrême d’une relation dite complémentaire et pathologique, c’est l’esclavage.
Dans une relation symétrique, on se base sur l’égalité et le respect mutuel avec un échange constant d’informations entre toutes les parties du système. Le risque, c’est que les parties prenantes du système tentent de sortir de la symétrique et prendre le dessus sur l’autre. La course aux armements dans le sous-système des dominants est un bon exemple. On parle alors d’escalade symetrique.
7. Dans un système, on ne peut pas ne pas communiquer et il est important pour prendre du recul de distinguer le contenu de la forme du message. Dans un système équilibré, le contenu et la forme du message sont congruents. Dans un système dysfonctionnel, la communication est paradoxale car elle est faite de ce qu’on appelle la double-contrainte. Le groupe dominant, en position haute, donne une première injonction : « si tu fais X, tu pourras Y » ou « si tu ne fais pas X, tu pourras Y » et dans le même temps une seconde injonction en conflit avec la première mais de façon beaucoup plus implicite et abstraite.
On ajoute à ça l’interdiction de relever le paradoxe et on obtient le mode de communication paradoxale utilisé dans tout rapport de domination. Lorsqu’on est face à ce type de communication, l’injonction paradoxale court-circuite la possibilité de faire un choix, le mecanisme de défense face à ça, c’est le repli, on se retrouve comme paralysé. Je te laisse trouver des exemples de ce genre de communication paradoxale dans notre société actuelle.

3/ Outils de l’approche systémique/Comment déjouer le système ?
Comment on sort de tout ça ?
2/ Recadrage : changer sa propre perception des choses pour enclencher des boucles de retroaction positive et arrêter de participer à l’homeostasie du système. Concretement, ça veut dire changer notre carte du monde, ne reste pas à la place que le système t’a donné.
Merci d’avoir écouté ce 13ème épisode de Mäli Mäli, pense à le partager autour de toi pour que tout le monde comprenne ce qu’est un système et comment le changer. Si cet épisode t’a plu, pense aussi à me mettre une note ou un commentaire sur ta plateforme de podcast. La semaine prochaine, je te parlerai de la notion de carte du monde et je te donnerai des pistes pour la modifier.
A très vite dans Mäli Mäli !